Île d'Atauro - Guide Indonésie - Azimuth Adventure Travel

Île d'Atauro

Située à environ 25-30 km au nord de Dili, la capitale du Timor oriental, l’île d’Atauro est un véritable joyau méconnu de l’archipel indonésien. Encore préservée du tourisme de masse, elle séduit par ses eaux cristallines foisonnant de vie marine et ses montagnes escarpées offrant des panoramas spectaculaires. Que vous soyez passionné de plongée, randonneur en quête de paysages sauvages ou simplement curieux, Atauro promet une expérience immersive hors des sentiers battus.

Caractéristiques

Le nom Atauro signifie « chèvre » dans la langue locale, en référence aux nombreux troupeaux qu’on trouve sur l’île. Cette appellation se retrouve également en indonésien sous le nom de Pulau Kambing (île aux chèvres).

Se trouvant en mer de Banda, l’île d’Atauro est un trésor naturel façonné par l’érosion de volcans sous-marins remontant à la période du Néogène. Son relief accidenté, marqué par des crêtes étroites, des pentes escarpées et d’importantes formations calcaire corallien surélevé jusqu’à 600 mètres d’altitude, lui confère un paysage unique.

S’étendant sur environ 25 km de long et 9 km de large, avec une superficie avoisinant 140 à 150 km2, Atauro est la dernière des Petites îles de la Sonde avant les îles Barat Daya. Elle se situe stratégiquement entre les îles indonésiennes d’Alor (à l’ouest et de Wetar (au nord-est). Son sommet, le mont Manucoco, culmine à 999 mètres, offrant des vues panoramiques exceptionnelles sur la mer environnante. Atauro est divisée en cinq sucos (villages), à savoir Biqueli, Beloi, Macadade, Maquili et Vila Maumeta.

Histoire

Autrefois, Atauro était organisée en trois domaines politiques distincts. Au sud-est du volcan Manucoco, le domaine de Makili rassemblait 12 clans (uma lisan). En revanche, Macadede, au sud-ouest, et Mandronu, couvrant le nord et le centre de l’île, comptaient chacun 7 clans.

L’île a longtemps été exposée aux incursions de pirates et de pillards venus d’Alor, Kisar et Wetar, ainsi qu’aux raids des esclavagistes de Makassar et de Buron. Afin de faire face à ces menaces, les habitants se rassemblaient pour se défendre, malgré que des conflits entre clans éclataient fréquemment, en particulier dans le but de contrôler les ressources de l’île. Ainsi, ce sont ces tensions internes qui avaient contribué à structurer les différentes entités politiques de l’île.

En 1859, le traité de Lisbonne signé entre le Portugal et les Pays-Bas plaça Atauro sous souveraineté portugaise. Cependant, ce n’est qu’en 1884 que le drapeau portugais fut officiellement déployé sur l’île, et les habitants ne furent soumis à l’impôt colonial qu’à partir de 1905. Dès le début de la colonisation, l’île fut convertie en centre de détention.

Les autorités portugaises chargèrent les administrateurs des domaines d'Héra et de Manatuto, sur le continent timorais, de collecter les impôts. Cependant, Macadede refusa de se soumettre à cette taxe, ce qui entraîna un conflit. Avec l’appui de l’administration coloniale, les domaines de Makili et Mandroni parvinrent à écraser Macadede. L’instauration de l’impôt agricole et du travail forcé au début du XXe siècle poussa de nombreux habitants à fuir temporairement l’île afin d’échapper à ces nouvelles contraintes. 

Durant la période coloniale, Atauro était rattachée administrativement à la municipalité de Dili. Après l’indépendance du Timor oriental, un projet territorial visait à accorder à l’île un statut autonome. Ce changement a été formellement adopté le 1er janvier 2022, faisant d’Atauro une municipalité autonome.

Biodiversité

Atauro est reconnue pour ses récifs marins parmi les plus riches en biodiversité de la planète. En 2016, une équipe de Conservation International a révélé que les eaux entourant l’île abritent plus d’espèces de poissons de récif par site que n’importe où ailleurs dans le monde. En effet, on y a recensé environ 315 espèces en un seul endroit. Les récifs d’Atauro constituent un refuge pour des poissons arc-en-ciel, des bancs de carangues argentées géantes et de nudibranches colorées. De plus, Atauro est un lieu privilégié pour l’observation des baleines et des dauphins, visibles tout au long de l’année, mais particulièrement spectaculaires lors de leur migration saisonnière.

Par ailleurs, l’île n’est pas seulement un havre pour les espèces marines. Elle est également un sanctuaire pour les oiseaux, étant classé comme une zone importante pour la conservation des oiseaux (IBA) par BirdLife International. Parmi les nombreuses espèces remarquables qu’elle abrite, on trouve :

  • La colombe à cou barbelé
  • Le pigeon vert de Timor
  • Le loriquet à tête olive
  • La grive à flancs orange
  • Le pigeon impérial à tête rose
  • Le souimanga à poitrine rouge
  • Le siffleur à poitrine faune
  • La fauvette du Timor
  • Le diamant tricolore
  • Le sucre à joues bleues
  • Le gerygone bridé

En outre, malgré qu’une grande partie de la végétation d’Atauro ait été défrichée pour l’agriculture sur brûlis, l’île conserve des zones de forêts tropicales semi-persistantes, couvrant environ 40 km2, principalement dans les vallées protégées du mont Manucoco. Les terres plus basses de l’île sont dominées par des vestiges de forêts sèches et de savanes boisées, avec une prédominance d’Eucalyptus alba sur les affleurements calcaires. On trouve les terres agricoles à proximité des villages.

Culture et langues

La majorité des habitants d’Atauro sont des pêcheurs et des agriculteurs de subsistance. Ils résident dans de petits villages aux maisons simples, reliées entre elles par des sentiers pédestres ou des routes en terre. L’île se distingue également par une particularité religieuse : le nord d ‘Atauro abrite une importante population protestante, contrairement au reste du Timor oriental, où le catholicisme prédomine. Cette influence protestante remonte au début du XXe siècle, lorsque des missionnaires calvinistes néerlandais en provenance d’Alor ont évangélisé les habitants. Des communautés protestantes sont aussi présentes dans le sud de l’île.

En outre, concernant la langue, les habitants parlent quatre dialectes du Wetarese :

  • Rahesuk
  • Resuk
  • Raklungu
  • Dadu’a.

Ces langues sont originaires de l’île voisine de Wetar.

Comment s’y rendre ?

Atauro est facilement accessible et dispose de différentes options de moyens de transport pour rejoindre l’île :

Par avion

Bien que l’île dispose d’une petite piste d’atterrissage pour les avions privés, les vols commerciaux ne desservent que l’aéroport de Dili. Pour aller à Atauro en avion, il faut d’abord se rendre à la capitale du Timor oriental, où des vols réguliers sont disponibles depuis des destinations comme Darwin, Bali et Singapour. Par ailleurs, la Mission Aviation Fellowship (MAF) propose des vols directs trois fois par semaine (lundi, mercredi, vendredi) vers l’île, avec une durée de vol de 15 à 20 minutes.

Par bateau

Atauro est également bien reliée à Dili par différents types de bateaux :

  • Bateaux rapides (speed boat) : Ils constituent le moyen le plus rapide et pratique, même s’ils sont souvent coûteux. Ces bateaux partent de Dili tous les jours à 7h30 (sous réserve de conditions météorologiques favorables) et retournent à la capitale à 10 h ou 15h.
  • Ferry « Berlin Nakroma »: Ce ferry, qui effectue la liaison entre Dili et Atauro chaque samedi, est une option plus économique. Il part à 7h30 de la capitale et retourne à 15h de Beloi. Il est possible d’acheter son billet directement à bord ou au port de Dili avant le départ.
  • Ferry cargo « Success »: Ce ferry, transportant des véhicules et des passagers, effectue des trajets les jeudis matin de Dili, avec une arrivée à Atauro vers 11h. Il repart à 15h pour revenir à la capitale.
  • Ferries publics: Il existe deux ferries publics qui relient Atauro à Dili. L’un part le jeudi, l’autre le samedi, offrant aux passagers une option régulière pour rejoindre l’île.
  • Bateaux locaux: Pour les voyageurs plus aventureux ou à budget limité, les pêcheurs locaux proposent des trajets entre Dili et Atauro. Les départs se font généralement entre 8h et 9h de Dili.

L’île d’Atauro aujourd’hui

Le tourisme est devenu un élément clé pour les habitants d’Atauro, les aidant à préserver leurs ressources naturelles et à partager leur culture. Bien que l’île soit riche en biodiversité, elle reste préservée du tourisme de masse, offrant une expérience authentique. Cependant, des défis persistent, notamment les glissements de terrain fréquents et une grave pénurie d’eau douce, malgré les efforts pour améliorer la distribution. De plus, l’île fait également face à la surpêche et à des pratiques nuisibles comme la pêche à la dynamite.

Par ailleurs, afin de promouvoir un tourisme durable, l’île s’appuie sur le tara bandu, une pratique traditionnelle devenue loi, qui protège les ressources naturelles et soutient la coopération locale. Grâce à cette approche, 13 zones marines gérées ont été créées, favorisant la pêche durable et l’écotourisme.

Activités

Entourée de plages et de récifs coralliens, Atauro est un paradis pour les amateurs de plongée de snorkeling et de randonnée. Les visiteurs peuvent explorer des sites de plongée réputés comme Shark Point et Rob’s Spot, et obtenir des certifications PADI.

  • L’île offre :
  • Des excursions culturelles
  • Des randonnées au mont Manucoco
  • Des sorties en bateau vers les plages d’Akrema.

En outre, le marché de Beloi, qui a lieu chaque samedi, permet de découvrir des produits locaux, tels que des fruits, du poisson frais, et des spécialités culinaires. On trouve également dans les villages d’Atauro des objets artisanaux, ainsi que des sites historiques comme l’ancienne prison de l’occupation indonésienne.

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